"fausse vie"

Quel film vous correspond le plus?
Quelle musique vous correspond le plus?
Quelle musique de film vous correspond le plus?
Quelle insulte es-tu?
Qui es-tu au fond de toi?
Quel est ton principal atout?
Quelle type de voiture dois-tu conduire?
Quel est le prénom de ton âme soeur?
Quel super-héros es-tu?
Sais-tu faire l'amour?
etc

Et quel genre de faux gens répondent faussement à ces faux tests? facebook ou la dictature de l'inutile, l'adolescentisation de la foule, la régression profonde des moeurs, le fléau des temps modernes, le sordide comble de la bêtise.
Reprenons nos vélos, nos stylos, nos cartes postales, nos rendez-vous pris entre deux portes, nos téléphones Clément Ader à manivelles, nos rendez-vous manqués à cause d'une erreur d'indication, nos flâneries poétiques, nos vies loin d'internet et des bruitages msn. Reprenez votre âme d'enfant, la vraie, obnibulés des notifications, mites informatiques grouillantes, chassez le superflu, éventrez la virtualité de vos paysages, remontons à cheval ! Sachons savourer le temps que l'on perd, écrivons vivons rêvons sans artifices et sortons de la jungle des ondes magnétiques et des câbles électriques, empoignez l'insouciance à plein corps et délestez-vous du mépris et de la béatitude uniforme de vos visages blanchis.


Non

Vous ne le ferez pas, vous continuerez, et moi aussi, et l'homme de se flétrir avec enthousiasme et de courir à vive allure vers des siècles gris et une histoire toute prête écrite par un dieu sur son ordinateur portable.


soupir


Que ne suis-je né un soir de juin 1821 ? entre Flaubert et Baudelaire, entre terre et ciel dans une mansarde à plafond troué où aurait trôné un chevalet de peintre et le chapeau de paille à ruban d'une courtisane, et non entre un téléphone portable en plastique et une peluche de spiderman..


soupir


O tempora, o mores


Vivement l'invention de la machine à remonter le temps, je m'en irais découvrir Paris en 1860 en ayant au passage invité Robert Desnos, et nous irions parmi l'exotisme d'un monde où le fantastique n'était pas affabulation, et où la rosée matinale avait ses admirateurs.


Non plus


Alors, continuons, nous poètes, à guetter le soir dans les astres les reflets de l'époque où nous aurions été reconnus à la valeur de leurs égaux sur terre, à la valeur qui aujourd'hui est enterrée sous une couche immense de goudron. À vos plumes, paons des campagnes célestes et albatros des mers inconnues, à vos plumes nous offrons le précieux sort de restaurer la mémoire de la nature qu'ils rognent de leurs dents de métal, à vos plumes nous nous accrochons pour creuser les nuages et pénétrer l'impénétrable.


Cela mérite la création d'un groupe sur facebook

Sunbeams

Les arbres portent le soleil à bout de branchages
je gîs parmi les feuilles mortes
exhalant tous mes songes en des ombres rousses
et le glas de l'hiver tonne le silence
je peux tenir ton souvenir dans ma main
ici, où titube l'espérance
parcourant le ciel d'un regard
je repense
aux vents onctueux qui lovaient la dune des sables blancs
aux bancs d'oiseaux criards sur les rochers immenses
aux grains fragiles de l'eternité
je ferme les paupières pour y chercher le monde
mes regrets et mes désirs s'agitent et s'entretuent
il fait froid sur ma peau découverte
et les cloches du rêve me balancent
j'ai peu à peu perdu pied
je m'allonge sur un matelas de bulles
et au fond, tout au fond de mon printemps
il n'y a qu'un visage brun
où pétillent les yeux de l'enfance.

la clope de 23h40

fut une perte de temps

C. B.

Prenez le précieux Baudelaire
Déplacez l'e sous sa coiffe bombée
Et cachez sous son aile une petite clé
Vous obtenez si vous ne vous trompez
Le non moins précieux beau de l'air

La clope de 23h34

L'avantage d'être vivant c'est que l'on peut mourir

LUCIFER

L'alcool de l'été s'évapore
Une fois que ses yeux s'ouvrent
Ces yeux dont les larmes sentent le souffre
Il gonfle la poitrine en aspirant les astres
Feint de prendre peur et crache le désastre
En plongeant sous la terre
Rouge

Tribulations diurnes

Je déteste étudier un seul chapitre d'une oeuvre que je n'ai même pas lue. Même si c'est Mme Bovary. Il est presque vide le CDI, et silencieux, on m'a demandé tout à l'heure dans un grand cliquettement de grelots, et avec une langue qui ne se parle qu'en gueulant et dans laquelle la prononciation fait penser aux beuglements d'un âne, d'aller à la rencontre de la maîtresse de maison, "hé hé, et tout d'suite, héhé".
O. Kay.

- Bonjour M... comment allez-vous?
- (je suis sûre que tu t'en fous, j'espère juste qu'on va pas s'éterniser ici j'ai l'impression que je viens me confesser, ma soeur !) Très bien, c'est le printemps !
- patati... Si ça s'arrêtait aujourd'hui, la khâgne, vous n'iriez pas... patata... Il faut vous battre... Gaël ! blablabla... Surtout quand on a un projet comme celui-là ! blabla... Je peux compter sur vous ?
- vous pouvez. (à la question du projet, j'avais répondu "pas d'idée précise", il est clair qu'un projet comme celui-là il faut le défendre bec et ongles, faute de quoi... !)


Je reviens de la pause de la sacro-sainte heure du goûter, il fait beau, et le soleil dans le dos faisait un bien fou, Dimitri Aime le robot haineux, comme quoi ! l'agitation a repris le lieu d'étude, Mme Bovary me reste en traverse de la cervelle, le printemps ne fait décidément pas l'affaire du préparationnaire, mais dans le jardin de Grégoire les fleurs poussent et la vie lui semble plus douce.
Definitly, le CDI est un non-lieu, je chois lamentablement dans un non-vivre, je me casse, direction le foyer, lieu de toutes les extravagances, ou encore ma piaule, definitly.

Mon talent à l'état lent

la clope de 22h02

J'ai grand besoin d'un TGV Quimper-Rennes-Versailles-Paris-Lille. Avec la même fréquence que le métro, s'il vous plaît.
Merci

Flashback Place de la Nation

Une fleur publicitaire annonçait le printemps

Duc, reste ! et Duc resta, la bille erre.

Devant nous, la place de la Nation et la sortie du métropolitain déversant sur le sol gris le flux sanguin de notre chère capitale.
Il est seize heures ce seizième jour de mars et dans nos yeux il n'y avait plus aucune place pour les passants. Le kiosquier du coin est enfermé dans une lucarne sombre bordée de carrés multicolores et ressemble au sorcier d'un conte pour enfants, impassible derrière ses lunettes et son teint violacé, il est seul, tout seul, et reste seul. Seul dans son antre à contempler les pigeons et les cieux, seul immobile et droit comme une erreur au milieu d'une foule uniforme qui résulte pourtant de l'ajout des ego.
Tout est un tintamarre flasque comme la perpétuité, où agitations et grognements s'entrechoquent à chaque pulsation de la ville. Le barouf du chantier des obélisques jouant de concert avec les moteurs vrombissant des chevaux de tôle mais aucun d'eux ne sachant se défaire de la mélodie des conversations inachevées.
Le seul à se démarquer nettement du brouhaha sensoriel de cette saison aux abois n'est autre que le vent léger qui lèche de toute sa langue ce tableau vivant. Je me retire dans le vide à l'aide du tabac et exhale le monde dans un souffle grisâtre où mes pensers pavoisent et ruminent le temps qui tantôt disparaît au loin dans le fracas.

Magique est l'instant car il est pour moi mon alcool puissant et mon chapeau de joie.
Un pigeon obèse se dandine et cogne bêtement son bec sur le goudron, Duc est resté, il me déclame ses rêves tant rêvés, il finit lui aussi sa bouteille et je vois dans le fond de son oeil une gaieté inépuisable, alors je saisis poétiquement la feuille de tilleul pâle comme un dernier soupir, je referme mon poing et sens craqueler un vieux sourire séché qui s'échappe entre mes doigts, et nous promet le pire, un empire sans émoi.

Zola, magnifique oiseau dont l'aile est trouée

J'avais envie de la prendre dans les blés, ajouta Gagnière.
La fille qui, d'un air gêné, lui demandait un coup...
Ah ! de si bonnes jambes! une vraie torture d'en dégringoler ma parole!
On bande, en effet. Est-ce la suprême pipe. On félicitait Gagnière, les autres demandaient l'adresse. Tous étaient absolument excités. des idées basses et la fièvre montait, la passion des humaines, quel désir!

Bongrand, jusque-là immobile de souffrance devant cette joie bruyante, pensait à l'accouchement, la bouche mouillée d'attendrissement.
Oh! jeunesse n'entendait que les jurements d'une chatte en folie. Tous divaguaient, arrachés, et lui, lorsqu'ils se décidèrent enfin à partir, prit la mère.

Ce fut court mais intense

Au détour d'une ruelle je perdis mon flegme dandy pour apparaître sur un navire plein d'encre et amoureux. Tranchant crûment de front les vagues qui semblaient hors d'elles, traversant l'âme humaine comme une forêt vierge, j'allais sans boussole sur l'océan saoûl, et parmi la page et la blancheur resplendissante qui s'ébullait à gros bouillons, jeu divaguant, voguant comme seuls le font les fous.

seum, haine

Une fusée, temps fort, meut. La révolution hisse sa voile, perd sa quille et vogue au gré des vents politiques et des humeurs sociales, aux premières lueurs du printemps d'amsterdam, pleins de bières et de drames ses marins s'exclament "Gloire et splendeur dans nos âmes!"
118218 ne sut qui fut le plus grand salaud de l'histoire de l'humanité mais je chérissais les pages teintées de sépia de l'éducation sentimentale, mes cheveux longs et un recueil sous le bras, distinguant par-ci par-là la lumière éclatante à travers les feuillages d'antan.
Ciel bleu et pensées floues.
Nuages arrêtés.
Ennui vaguement répandu.
Mais clair et tintant ruisseau de tilleul, digressions métriques et raison d'état, l'esprit de complexité se matérialisa tant et si bien que je suspendis toute perte de temps.

-Et si on était immortels?
-... On serait beaucoup.

Non je ne suis pas mort. Des anglaise à Paris jusqu'en July, mais il est temps déjà de succomber sous le tic-tac fracassant de l'horloge..
...







SUSPENSE






...

La clope de 13h40

J'ai envie de me retirer très loin dans un pays inconnu, tel ces contrées du Bhoutan que l'on ne peut rejoindre qu'en hiver lorsque le Zankhar gèle, pour m'installer dans une maisonnette située en haut d'une colline surplombant une vallée verdoyante, vivre de sirops délicats et du parfum des fleurs sauvages et écrire à perte de vue, pour revenir et devenir riche.

Couleur de bacchanale

Nous ferons de très beaux dandys
vils de moeurs et purs d'esprits
de joyeux goujâts à jamais libres
sillonant les joyaux d'un galop d'enfant bête
avec le regard de l'oracle inca
et d'un seul battement de nos cils coulera la poésie
l'air qui envenime sera notre élixir
Nous ferons de très beaux dandys
à jamais jeunes et filiformes et drôles
s'abreuvant de nuages au cours limpide
sans faim funeste ni refrain
mais lourds de tribulations imaginaires
et légers de vie
au centre des tableaux érudits
sous les habits de la bohème

ART

Le beau n'existe pas, nous croyons avec beaucoup de verve à des illusions que l'on pense prémonitoires qui n'arrivent véritablement jamais, nous louons les prophéties de notre mémoire inconsciente et nous le savons sans le savoir, sans vouloir éclaircir le mystère du beau, jamais...
Et c'est cela qui est beau.

Libre

sur un lit confortable
au détour d'une histoire à dormir debout
ses yeux se rivaient, avides
sur les cahiers de l'aurore
pleins d'odeurs diluviennes des plaisirs célestes
des moments sans raisons
se laissant caresser par le vent chaud
et glissant ses mains dans le sable
ne respirant à rien
étendu là-haut
où les foules disparaissent
ne restaient que les yeux pleins de souvenirs
le coeur suspendu aux nuages
il riait
Amoureux de jamais

Une plume qu'on dirait chevrotante parce qu'elle exerce dans un train

A présent le monde est noir
coupé de nous par sa peur à coup sûr
on s'occupe de soi et rien d'autre
c'est un peu triste
plus le soir est noir comme le monde
plus le train s'agrandit par les miroirs de ses fenêtres
les occupants rivés sur leur mort incertaine
certains moins efficaces dans leurs efforts de discrétion
elle, c'est sûr
n'a pas d'effort à faire
pour qu'ils susurrent
à l'oreille de son frère ou de son père
qu'elle est jolie et pure
j'ai surement l'air comme eux
misanthrope
obnubilé par sa feuille et son stylo
alors que je cherche à me décaler je cale
elle a la main posée sur sa jupe en fleurs
et continue sa vie sans regarder ailleurs
elle n'a pas voulu de la fenêtre
étrange égérie
les esprits sont fermés mais elle n'en fait pas partie
elle est dans le même train qui va draguer Paris
elle est beaucoup trop près pour que je ne l'écrive
et même si "dieu" le veut se peut-il qu'elle me lise
alitée dans un coin secret de la banquise
ses yeux curieux et justes je les veux électriques
mais comme chacun le sait
la lune est inconnue par les abîmes esthètes
elle s'en va dans les rues sans daigner vous connaître
elle vous abreuve d'images et de parfums
brisés sans distinction par des gueulards sereins
et comme à chaque ligne mon ami se plaint
on croirait que la vie ne comble aucune faim