J'attends rêveur de revoir devant moi tes mots et tes yeux dessiner doucement la prunelle des cieux

La nuit

La nuit qu'il me reste avant de retourner sous mes auréoles brillantes de soie
où je traverse les couleurs voguant sur les songes féériques
je m'enfuis loin des piétons affolés du bruit de leurs pas
les phares me transportent dans les torrents goulus de la chair
et de mes âmes fantastiques s'ouvrent les abbayes rouges du firmament des jardins d'Eden
suivez-moi je vous en prie les anges du matin paresseux les oiseaux imaginaires des contes haïtiens par-delà les forêts les étés exotiques.
Je marche avec décadence dans l'air souffreteux sous le soleil de plomb des envies..
Avec le regard adouci je sirote les papillons des yeux et parmi les soirées des hivers finissant je quémande les baisers de la folie à deux
dans les yeux des lucioles et leurs cieux

Lettres de la ville I

Ah les heures semblent s'attarder
le long de tes jambes dans les rues saccadées
je m'ignore encore majestueusement
parmi les feuilles mortes et les passants des journées perdues
le gamin qui chantonne un hymne au crépuscule
figé à sa fenêtre
compte les secondes qui s'éparpillent dans sa poitrine.
...
Nous ne connaissons rien
nous n'avons rien appris de l'être
rien de nous
que la couleur de certains mots qui s'épanchent le long de tes cils
que les frissons et les oiseaux qui naissent lors des saisons moites
j'allais le long des toits, le long de tes pas
presque là, presque ailleurs
j'allais souriant et moqueur
comme si j'étais le seul dandy
le long des cœurs, cueillir douze coups de minuit
La procréation, c'est la création pour les nuls

Night with white Satan

MOTHERFUCKIN NIGHT MOTHERFUCKIN NIGHT MOTHERFUCKIN NIGHT MOTHERFUCKIN NIGHT MOTHERFUCKIN CLOUDS MOTHERFUCKIN CLOUDS MOTHERFUCKIN CLOUDS MOTHERFUCKIN CLOUDS MOTHERFUCKIN HEART MOTHERFUCKIN HEART MOTHERFUCKIN HEART MOTHERFUCKIN HEART MOTHERFUCKIN DREAM MOTHERFUCKIN DREAM MOTHERFUCKIN DREAM MOTHERFUCKIN DREAM MOTHERFUCKIN BIRD
MOTHERFUCKIN BIRD
MOTHERFUCKIN BIRD
MOTHERFUCKIN BIRD
MOTHERFUCKIN SCREAM MOTHERFUCKIN SCREAM MOTHERFUCKIN SCREAM MOTHERFUCKIN SCREAM MOTHERFUCKIN MOON
WHO HAS DISAPPEARED
IN THE GLOOMY SKY
OF A DARK WINTER
MOTHERFUCKIN LIFE
MOTHERFUCKIN GAME
MOTHERFUCKIN KNIFE
BETWEEN YOUR TWO GREEN EYES

Reconnaissance

Seb dit :
les alliés débarquèrent sur la plage d'Omaha Beach a 6h42 le 6 juin 1944
Seb dit :
36min plus tard, des cuirassés britanniques draguaient les côtes de Utah Beach
Seb dit :
la France était libre
Seb dit :
grâce aux allier

Dimanche

j'entame un journal intime du ciel et une cure de sommeil appelée à me rendre mon aspect vivant. Je vis mais je dévie car tout autour de moi les choses prennent une tournure toute autre, je regarde sans vraiment voir alors que les autres parlent et que je n'y vois guère d'intérêt, je me demande ce qui les pousse à parler du carnaval de Mayence, de la "Prussie", des gosses qui n'aiment pas le poisson, le tout en mangeant des complètes froment et en prenant des photos. Et moi je suis là -pensent-ils- à faire les yeux doux comme le cidre sait, et puis acquiescer pour que ça passe plus vite, car la nuit m'a été en partie ôtée..

Alors que je ramasse les cartes après un énième échec à la réussite, je m'aperçois tout haut que la nuit tombe plus vite qu'on ne le croie et ce sans crier gare, Mère-grand réplique que l'on ne peut plus faire confiance à personne, comme d'habitude j'acquiesce car je n'ai pas d'ennemis alors que l'on sait tous les deux que l'on se trompe comme tout le monde o tempora, o mores. Après m'avoir appris que diplodocus signifiait double poutre et que fluctuat nec mergitur voulait dire qu'il est battu par les flots mais ne sombre pas et que cela contenait donc une note d'espoir, elle perdit une nouvelle fois au solitaire.
- Gaël, si tu étais très amoureux tu me le dirais?
- Bien sur
- ...
- ...
- ...
- Tu es sûre que ça marche avec la règle des 2 cartes?
- Mais ouiii zigomar! En parlant de ça je vais faire des oeufs, c'est comme pour les jumeaux tu comprends.
- ??? ouais... J'abandonne. D'ailleurs Lucie a une soeur jumelle.
- Mais qui sont ces jeunes gens?
- Il y en a une qui ne passe pas inaperçue, et l'autre c'est sa soeur jumelle.
- Une vraie ou une fausse?
- Fausse, encore heureux.
- Ah, des dizygotes.


Évidemment, une fois qu'est apparue la nuit c'est un peu de pluie qui la suit, triste saison, les routes vides, les lumières éteintes, les familles devant les postes où sont faussement narrées les guerres et par ces petits rectangles lumineux baudelairiens je vois que l'on s'ennuie. ILS s'ennuient,et moi par la fenêtre je vois déjà le ciel renaître car ils y pensent tous trop fort, ils aimeraient voler sans efforts, et ce sont tous leurs songes morts qui parcourent toutes les nuées d'or et les brumes blanchâtres qui sous leurs apparats scélérats font respirer de toute leur force le noir infini de ces firmaments sans limites

Kiss aux rats

Qui répondra autre chose que "zouk"? Je n'ai jamais dansé le zouk. Jamais volontairement. Et plus je suis moins je danse. Facebook I hate u.

Aujourd'hui Melody Nelson serait sans doute plus heureuse d'avoir quatorze automnes dans son sillage alors que ceux qui déjà vantent leurs quinze étés semblent flêtrir par leur jeunesse. Cons avant d'être jeunes.
De mon temps, les papillons brillaient encore et les libellules mystérieuses dans les champs boutons d'or vagabonds aux parfums alléchants de finir dans mes yeux trouver la clé du temps.

Aujourd'hui, cela sans nuit, ceux-là s'ennuient, se lassant, nus, ivres. Une plèbe toute entière sous l'égide de la fashion pétasse maquillée ipodée colorée à mort et qui n'a plus de place pour son pucelage.

Mais de toute façon "Allier a du goût" plusieurs fois de suite. Donc..

Et puis si elle aimerait bien faire un rêve érotique avec Allier que l'en empêche? C'est juste qu'il n'y a aucun visage expressif derrière les mots, et aucun ton dessus, alorakoibon?

Et puis Allier ne fait plus d'avances parce que les cieux infernaux ne s'y prêtent plus et le temps des avances fut prodigieusement dense et absurde, finalisé par un but nul, stérile, sot, inutile, vain, superflu, vaniteux, chimérique, avorté, puéril je m'arrête là et puis je ne sais pas trop où l'époque m'emporte et c'est bien mieux de la sorte.

L'été n'est pas ma saison préférée mais l'été poète me manque et en cela c'est l'absente qui m'obsède et m'obnubile à ne pas m'obéir ni monter sur ma mob ;)

Alors je fuis et m'enfuis dans les soupirs et les soupières, dans ses cils et sur ses paupières et les bulles de m'enivrer tandis que ma muse elle me muselle.

mais ne m'empêchera de boire ses flammes

Banane et chocolat

sur les linges blancs
des éclats de rires tout chauds et guillerets
et des mondes se prélassaient,
Annie la grande cousine
autour des bégonias faisait les cent pas
avec l'intention de sortir du temps,(bon sang mais pourquoi il appelait?)
le temps que moi je caressais.
et pourtant je ne fuyais pas le sommeil, c'est lui qui s'évertue à s'échapper.
"Hey Bob, on se met en mode poètes?"
ce soir là le facteur sonnait quatre fois
la tequila dansait sur nos lèvres,
mais je n'étais pas perdu,
entre ciel et sable
j'étais simplement plein d'hiver et de flocons éparpillés dans les yeux,
juste là,
dans le silence des eaux.
comme un phœnix dans la joie.

Oulipienne

Courez donc lui apporter des deux mains un nouveau breuvage alcoolisé à ce juriste confirmé et non sans amour pour la fermentation de ces fruits rustres pendant qu'il se délecte d'un petit cylindre de tabac finement haché entouré d'une feuille de papier très fin.

Nouveau message

Et si les homosexuels étaient majoritaires?
Et si la personne à côté de moi arrêtait de regarder des images de gens mal formés et atrophiés de toutes parts?
Et si on pouvait voler?
Et si Mallarmé jouait souvent au dés lorsqu'il était ivre? Et s'il avait été ivre de naissance?
Et si on faisait des blagues racistes sur les blancs?
Et si B. G dV dL dT dV n'avait pas appelé la prof de français afin qu'elle m'octroye un moratoire concernant cette dissertation sur la princesse de Clèves ?(antithétique cette phrase je sais on ne disserte pas on discute de la princesse de Clèves)
Et si l'Andorre n'avait jamais existé?
Et si quelqu'un pouvait décrire avec une présicion gracquienne ce que l'on aperçoit par le carré du rêve lors des DS et que les nuages gris saupoudrés de lueurs aveuglantes se prélassent dans le vide bleu? (voyez comme c'est dur)
Et si on abolissait le terme licence poétique?
Et si j'allais bosser?
En me retournant je réalise le pire, ils ont tous les yeux rivés sur leurs feuilles qu'ils grattent grattent avec précipitation, en se rongeant l'ongle du pouce gauche -parce qu'ils sont tous droitiers- avec un air si concentré qu'ils ne seront jamais poètes, rajustant leurs lunettes, soupirant, réfléchissant, s'isolant alors qu'ils sont déjà perdus, et je les plains. Célia arrivant en grandes pompes funèbres :
-... Salut
-... ça va?
-non
-bienvenue au club.
Grégoire (Niquet) s'immiscant :
-Tiens moi aussi j'vais aller sur l'ordi faire semblant de faire des trucs. Et si Blanche passait à Macintosh?
Et si je savais danser le rock?
Et si Annabelle avait raison que de dire que le foyer est ma piaule?
Et si Blanche était une prépa pas comme les autres?
...
l'ordi bug, Niquet s'est fait niquer
...
On a lobotomisé la dame du CDI, à chaque fois que je me retourne elle est un peu plus près de son écran, le visage un peu plus bleu windows, un peu plus affalé sur sa main, un peu plus translucide...
M-A G. devient fou il joue à Dark Vador avec un casque de vélo iranien.
Les gens s'attroupent
Victoire : Et moi? Charles a dit que j'avais un sourire rayonnant.
Alexia : Et moi j'existe pas?
Charles : lol c'est quoi ce délire?
Grégoire : Grégoire s'offusque...
Alexia : tu sais que c'est ton oeuvre, t'as pas le droit de laisser les gens prendre ton clavier... J'étais sûre que t'allais l'écrire.
Florent : T'es toujours sur le même truc Gaël?
Célia revient
Alexia : Tu viens nous regarder dîner?
Moi : Faut terminer en beauté
Victoire : Termine par Victoire...

Beauté.

Les nuages..

Dans les fluorescences des vapeurs de nos cieux s'en allaient en riant des compères délicieux, leurs robes silencieuses dans les flots argentés s'effilochaient sagement dans les volutes cendrées. À coeur ouvert ce jeune ciel fauve et si puissant bavait des lueurs poudrées les effluves de son sang, la beauté insolente de ces pitres royaux est comme une âme géante, Aphrodite des oiseaux.

IGOR TOSK


Igor a fait la bouche d'égout le fil à linge les nuages le drap le grimoire le mouton saint et incontinent la tronçonneuse le vautour la porte du ciel le requin tout du moins son aileron le panneau attention canard la chauve•souris romantique la grenouille parachutée le cul•de•jatte pressé à l'improbable coiffure le chasseur de papillons décapité l'araignée


Jaël a fait le petit canard jaune les brins d'herbe la TV la bibliothèque l'arbre à lampes l'aveugle le chapeau le bras la plante grimpante le téléphone abandonné le faucon fumeur estudiantin les mouches le poète enfumé le pont du pendu le pendu le panneau du pont du pendu la rivière l'arrosoir ailé


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Ils ont fait l'avion piloté par l'écureuil Lord Nudle et son grand Bi le lustre

La clope de 00h06

Si les chats savaient parler je serais dans la merde

L'incipit titubant à deux mains

Cléonie s'emporta, que lui fallait-il de plus pour qu'enfin il accepte de les aider? Brice restait un homme mystérieux, souvent cloîtré chez lui, parfois pendant des jours sans jamais donner signe de vie à qui que ce soit. Cléonie ne l'appréciait guère, sûrement par jalousie pour cet homme qui cultivait son détachement singulier envers son entourage avec beaucoup de brio.
De mille façons elle avait tenté déjà de s'immiscer dans sa bulle privée, en vain. Rien n'y faisait. Lorsqu'elle apprit que celui-ci refusait une nouvelle fois d'aider les filles, elle sortît d'elle-même, emportée par la rage qui anime l'aliéné libre.
C'est un mardi de février qu'elle enfonça sa porte, sans même lui avoir téléphoné auparavant, les phares allumés, les yeux injectés de sang, la mâchoire bouillonnante, les oreilles écumantes. Quand ses yeux virent tel tableau, Brice mourut.
Par la force du destin, Cléonie et les filles héritèrent des secrets du défunt qu'elles appelaient déjà le fantôme de son vivant. Un manoir du Moyen-Age dans l'Alsace profonde, un ranch et des hectares de terres abandonnées dans un coin du Texas, des milliers de lettres à des adresses énigmatiques, des centaines de bibelots et objets de contrebandes provenant d'Asie, où on lui avait récemment découvert une branche de son arbre généalogique (en étroite relation avec des mafias locales paraissait-il) et enfin, un amant défenestré une semaine plus tard ponctua la liste des affaires saugrenues de cet héritage étrange. Brice semblait être mieux connu du monde entier que des gens de son propre village. Sans plus attendre elles décidèrent de se lancer à la poursuite du passé de Brice, qui était-il vraiment? Le sauraient-elles un jour? Elles s'enfermèrent dans le manoir et là vivant en totale autarcie, les volets fermés, se nourrissaient de baies et de découvertes. Le jour, elles dénichaient des indices supplémentaires sur la double identité de Brice. La nuit, elles s'adonnaient à de sauvages bacchanales et erraient nues dans la cuisine déserte. C'était là toute leur vie, et elle dura jusques à la découverte d'Euryclée. Un soir sous les coups de minuit, alors que tout le monde dormait au manoir, cette dernière ne pouvant résister une seconde de plus aux gémissements de ses viscères, s'en alla dehors rendre tripes et boyaux derrière une cabane au fond du jardin, toute entourée de cailloux. Euryclée n'avait jamais remarqué cette cabane auparavant, elle y entra, parvint à trouver une lampe, puis en fouillant, récupéra une enveloppe sur laquelle était griffonné son prénom, elle reconnut l'écriture de Brice. Stupéfaite, elle hésita quelques instants avant de se décider à ouvrir l'enveloppe, ce qui fut le geste le plus malheureux de sa vie...

La porte des étoiles


La clope de 22h20

Suis déçu que le mot Luminique n'existe point

Dans la Grèce antique le poète est vil et biaisé, dans l'esprit du poète la philo politique n'est pas.

Alors qu'ils s'affairent tous à calquer méticuleusement sur leurs immuables lignes droites et rangées les dires vulgaires d'un robot haineux et de mauvaise humeur, quelques âmes dignes et précieuses enfermés dans d'Aspermont, allié des nouilles, calligraphient et s'oublient en délaçant le tissage des cloisons meurtrières de rêves et autres expériences pénétrantes que l'on délaisse à tort quand on est un robot haineux dénué de sens du désir.
Sans manifester le fait que l'on décline l'invitation à immortaliser solennellement les solutions platoniciennes fouillées dans l'aberration et déclamées par le robot susnommé, on se laisse toutefois guider par sa voix déchirante pour se laisser aller aux incongruités qui nous mènent à déguiser la feuille si profonde d'
holisme et de falsifiabilité des idéologies qui nourrissent l'évolution insignifiante de leurs pensées insignifiantes marmonnées dans des ouvrages pleutres de faussaires de littérature qui bientôt se changent en des qu'il donne lieu à la timocratie mélange d'aristocratie et d'oligarchie...intérêts...paradoxe...alors qu'il est temps déjà de s'envoler plus loin et d'en haut malaxer les attributs de notre fin féline au-delà des chemins qu'on nous montre et que l'on devrait suivre sans sourciller d'un poil on se commande alors de s'initier aux sublimités foudroyantes par-delà bien des horizons mystérieux et des astres où l'esthétique demeure en des rêves lointains et des lieux inconnus que l'on ne pourra connaître jamais car la Terre trop ronde nous a disgraciés malheureux nous errons dans ses brumes clochardes dont elle ne sait se défaire malgré tous les efforts des prisonniers qui piochent allègrement dans ces géométries enclavées.. Et puis l'on se réjouit à l'idée de relire ces cours étourdis au lieu de faner dans des humeurs antiques. Sonnerie rédemptrice point

seules des bribes sont dignes d'intérêt car sortis du contexte malfrat :
- l'homme est incapable de vivre sans inventer quelque chose
- la difficulté pour un être est de parvenir à sa propre fin
- Comment se fait-il que la réalité n'est pas ce qu'elle devrait être?
- l'homme a besoin de la femme

Oren Lavie

Suave envie

Sur les marches d'une existence câline
Le soleil s'effondrait et lustrait la pierre moite
On pensait qu'il s'offrait comme une jeune fille en fleur
De chaleur vénitienne et de douceur des roses
Les vergers de l'olympe pétillaient de sucre
Et l'on buvait langoureusement ses doux alcools
Les cœurs clos éclataient dans la bohème divine
Lentement saupoudrés sur les toits de Paris
Du côte de la Seine où s'ébattent les âmes
Du côté des poètes et des muses fertiles
Qui dansent dans les ruelles rouges du petit jour
Et moi je souriais placide et vaporeux.