Deux mille neuf

Les tintements des coupes de Champagne à Combrit, et l'on se souhaita bonne année, sans réfléchir, personne n'a remarqué que pendant un moment le temps s'était arrêté. C'est ainsi que commençait deux mille neuf.

Deux mille neuf nous amena ensuite au Renouveau, moi et mes sens embrumés -nous traînions à bout de bras un esprit drogué, endormi et gangrené par une haine inextinguible envers le froid glacial autant que les accolades collectives excessivement généreuses et orchestrées par des inconnus sortis de nulle part- dans une peinture de bacchanale où lumières musique et alcools étaient réunis en excès eux aussi, par le foutu prétexte de l'arrivée tant attendue de deux mille neuf.

A peine avais-je eu le temps d'égayer l'atmosphère banale et plate que distillait deux mille neuf par une communion avec un cône embrasé qu'un nid d'enfants de la fin du siècle dernier m'apprit que deux mille neuf était passé chez eux avec beaucoup plus d'envie et de chaleur que dans cette ambiance de gaieté qui sentait le souffre, c'est ainsi que l'on commença deux mille neuf, à mille lieues du réel mais repoussant le sommeil toujours plus loin, dans une intempérance voluptueuse enthousiaste et aveugle, nos yeux se fermant sur la vue d'une mer jaune orangé et pleine de fruits, cette mer qui déjà noyé les premiers rêves de deux mille neuf..

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